Jacob HOLDT

American Pictures, 1970-1975

Né en 1947 à Copenhague.
Chassé du domicile familial par son père en 1969, Jacob Holdt part pour les Etats-Unis. C’est le début de cinq ans de vagabondage sur les routes des états du sud, à la découverte de l’Amérique sous le prisme de la pauvreté et de l’exclusion, notamment celle des Noirs. Il consigne son voyage dans des lettres adressées à son père et ce dernier, ne pouvant croire à tant de misère sociale, de dénuement et de violence, lui fait parvenir un appareil photo pour qu’il documente son périple en images. Clichés témoins du parcours initiatique d’un jeune homme aux confins de l’âme humaine, les images frappent par leur crudité, leur simplicité et, en même temps, la dimension spirituelle qu’elles dégagent : une compassion sincère pour des compagnons de fortune, ou d’infortune, le constat sans détour de la banalité du mal et de la misère. Toutes ces images, prises entre 1970 et 1975, ont été réunies dans un ouvrage publié en 1978, American Pictures , et réédité sans les textes qui soulignent le contexte en 2009 chez Steidl. Depuis son premier voyage, Jacob Holdt retourne très régulièrement sur place, quand il ne donne pas ailleurs des conférences contre le racisme, appuyé par une archive photographique englobant plus de 30 ans d’histoire. Il nous est apparu plus juste de faire figurer Jacob Holdt dans l’exposition avec l’une de ses conférences-projection. Il sera au au Centre de la photographie le 22 juin à 18 heures.