Ariella AZOULAY

Different ways not to say deportation, 2010

Née en 1956 en Israël, vit et travaille à Tel Aviv.
Ariella Azoulay enseigne la culture visuelle et la philosophie contemporaine à l’Université Bar Ilan. Elle est l’auteur de Once Upon A Time : Photography Following Walter Benjamin et Death’s Showcase : The Power of Image in Contemporary Democracy, qui a remporté le prix « Infinity Award for Writing » en 2002, délivré par le Centre International de la Photographie pour son excellence dans le champ de la photographie. The Civil Contract of photographie, sorti en 2008, est une œuvre clef dans la théorie de la photographie contemporaine. Ariella Azoulay y définit une relation d’interdépendance entre la/le photographe, la personne photographiée et la spectatrice/le spectateur. Elle avance que la photographie est un mode particulier de relation entre les individus et le pouvoir qui les gouverne, qu’elle est en même temps une forme de relation entre des individus égaux qui limitent ce pouvoir. Théorie, critique et praxis curatoriale se nourrissent mutuellement dans son travail. Ainsi, Act of State, qui traite de l’occupation des territoires paléstiniens et dont le CPG avait montré, il y a quelques mois, la période de 1967 à 2007, met sa pensé en acte.
Dans LA REVANCHE DE L’ARCHIVE PHOTOGRAPHIQUE, elle présente des photographies de Palestine prises entre 1947 et 1953 et issues des archives du Comité International de la Croix-Rouge à Genève. Ariella Azoulay a montré précédemment la période allant de 1967 à 2007 au CPG. Il s’agit par cette ouverture d’englober le plus large champ de la production visuelle disponible aujourd’hui. Du fait que les archives du CICR ne sont pas publiques, tout en étant accessibles au chercheur, et que la neutralité est garante de la présence du CICR dans tous les conflits, Ariella Azoulay n’a pas eu l’accord de publier les photographies qu’elle avait choisies dans l’archive du CICR pour l’exposition LA REVANCHE DE L’ARCHIVE PHOTOGRAPHIQUE accompagnées de ses propres textes. “Le CICR ne souhaite pas”, ainsi lui été adressé le refus “être associé au message contenu dans les légendes proposées. De plus, un autre problème posé par [votre projet] est le nombre de photos élevé qui donne au CICR une visibilité importante.“ Souhaitant donner une visibilité à une écriture de l’histoire peu courante en Israël et qui, par là même, fonde une nouvelle théorie du dispositif photographique, Ariella Azoulay et le CPG ont décidé d’un commun accord d’exposer les textes et des dessins réalisés d’après les photographies appartenant aux archives du CICR.