Catherine GFELLER
des années 1970 à aujourd’hui, 2010
Née en 1966 à Neuchâtel.
Après des études de lettres aux universités de Neuchâtel et Lausanne entre 1985 et 1991, Catherine Gfeller obtient un diplôme pédagogique qui lui permet d’enseigner l’histoire de l’art. Conjointement à ces activités, elle entreprend de nombreux voyages photographiques à travers les continents et son travail photographique en est emprunt. Peu à peu, ses photographies se multiplient et se superposent dans des montages juxtaposant différents fragments visuels en longues suites horizontales ou verticales. La ville envahit peu à peu cet univers épuré, et de collisions d’images en chevauchements, de transparences en enchevêtrements. A partir de 2000, elle explore les médiums vidéo et son pour évoquer des histoires entremêlant fiction et réalité, langage et image. La figure humaine et, plus particulièrement, celle de la femme, acquiert une place grandissante dans le travail de l’artiste, jusqu’à devenir le sujet principal de vidéos et de photographies (Les Déshabilleuses, 2002, Les Frayeuses, 2007, Les Dérangeuses, 2008). L’artiste tourne désormais son regard vers l’intime, le quotidien ou le récit autobiographique allié à une trame fictionnelle. (d’après un texte de Séverine Fromaigeat)
Pour LA REVANCHE DE L’ARCHIVE PHOTOGRAPHIQUE, elle a mené un projet basé sur les archives de Temps Présent, émission phare de la TSR, avec, comme fil rouge, les représentations de la femme en Suisse de 1970 à nos jours. Un des premiers documentaires de Temps Présent traitait du droit de vote accordé aux femmes en 1971, tandis qu’une émission de 2009 montre le tourisme sexuel des femmes qui se rendent en Afrique à la recherche d’aventures, dictant ainsi aux hommes la force de leur désir… Entre ces deux extrêmes, le rôle de la femme au sein de la famille et de la société n’a cessé d’évoluer ; la façon de filmer, de cadrer, de donner la parole, de mettre en scène ou de dissimuler, de refouler, ont été des éléments constitutifs de sa recherche. Un montage de séquences vidéo a été réalisé afin de réinterpréter ces données en y glissant un regard contemporain. En allant sonder les plis des archives de la mémoire collective, elle cherche à rendre visible une autre version, moins factuelle, plus onirique, plus inconsciente en somme - comme si une autre voix s’échappait des documentaires de l’époque.