Dora GARCIA
Née en 1965 à Valladolid, Espagne.
Depuis le début des années 1990, le travail de Dora Garcia consiste à mettre en place des situations qui modifient les relations traditionnelles entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur. Utilisant la vidéo, l’écriture et la performance, Dora Garcia se considère comme un metteur en scène : elle imagine des scénarios et met en place des règles spécifiques, relativement simples, qui déterminent les comportements de ses sujets (acteurs ou spectateurs), non pas seulement pour imposer un scénario, mais, aussi, pour s’adapter aux réactions de l’autre. Dora Garcia manifeste un intérêt pour l’espace public urbain à travers la réalisation d’œuvres qui engagent la participation d’acteurs et l’interaction avec le public, dans des espaces de transaction urbaine (places publiques, réseaux de transport…). Pour son ambitieux projet intitulé Inserts in real time (2001), une série de dix performances, les acteurs accomplissaient ses instructions en temps réel. En outre, le langage joue un rôle important, aussi bien comme moyen de communication que comme système de signes codé. L’impossibilité de communiquer clairement est un des thèmes clefs de son œuvre. De plus, l’artiste s’inspire souvent de textes littéraires.
Dora Garcia a réalisé de nombreux projets, mêlant photographies et films, en utilisant le matériel découvert et a créé ainsi sa propre reconstruction du passé. Pour son exposition à la Galerie für Neue Kunst à Leipzig, elle a bénéficié d’un accès spécial aux archives de la Stasi, la police secrète est-allemande. Six séries de photographies représentent, entre autres, des rockers punk et des naturistes, dix films provenant des archives, incluant notamment des images de l’Alexanderplatz quelques jours avant la Chute du mur. La pièce principale de son exposition en 2006 était un film fictif reconstituant des rencontres clandestines dans des appartements où l’on conspirait. L’ensemble était réuni sous le titre générique : Zimmer, Gespräche.