Née en 1978 à Bogotá, Colombie.
Le référent photographique de Guadalupe Ruiz est presque toujours la Colombie. L’artiste offre, à travers ses œuvres, sa vision personnelle sur le pays et sur sa famille; vision qui n’est pas identique à la nôtre, ni bien entendu à celle qu’elle aurait aujourd’hui si elle était restée là-bas. Guadalupe Ruiz s’amuse de mettre en scène des membres de sa famille, parfois à la manière des “Novelas” (feuilletons télévisés latino-américains), parfois à la façon “medelin” (comme dans son exposition à l’automne 2008 au CPG). Sciemment, elle joue et déjoue les attentes d’exotisme et les clichés grossiers qui circulent en Europe au sujet de son pays. De la même façon qu’elle est étrangère face aux siens, elle est étrangère quand elle enregistre dans un shopping-mall romand les préliminaires de l’élection “Miss Suisse Romande” devant une boulangerie Pouly (sponsor principal de l’événement).
L’artiste genevoise est présente dans l’exposition avec un livre à sortir prochainement aux éditions du CPG consacré au projet Bogota D.C. Dans cette série, l’artiste «répertorie» intérieurs et façades de la capitale à partir de préceptes dictés par l’administration fiscale (si la rue est goudronnée devant la maison, l’impôt est plus haut, mais si la porte n’est qu’en bois et pas en fer, le tarif sera plus bas!). Guadalupe Ruiz esquisse par là même des typifications tant nationales et culturelles que liées à la réalité sociale : le téléviseur omniprésent, mais aussi les bibelots et autres chérubins ou statuettes religieuses, les portraits, des objets provenant d’autres cultures, par exemple asiatique. Ce projet est présenté sous la forme d’une maquette.