Jochen GERZ
Né à Berlin en 1940.
Jochen Gerz poursuit dans un premier temps des études de littérature et de sinologie à Cologne, puis d’archéologie à Bâle. Il entreprend la rédaction d’une œuvre poétique dont le premier recueil, Footing, sort en 1968. A partir de 1969, il se lance dans la photographie, accompagnant ses clichés de textes, puis, en 1971, dans la réalisation de vidéos, d’installations et de performances, investissant plus tard aussi l’espace public. Il s’établit très vite comme l’un des grands noms de l’art contemporain. Il est ainsi invité à la trente-septième Biennale de Venise, en 1976, durant laquelle il expose La Difficulté du Centaure à descendre de cheval. Les institutions culturelles françaises lui consacrent, à partir de cette époque, des expositions régulières : au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1975, à la Fondation Cartier en 1988, ou encore, au Centre Pompidou en 2002. En 1984 s’amorce une collaboration entre Jochen Gerz et Esther Shalev-Gerz qui débouchera sur la réalisation d’œuvres telles que Le Monument contre le Fascisme à Hambourg en 1986, exemplaire pour toute la nouvelle sculpture commémorative. Il crée par ailleurs de nombreuses œuvres dont 2146 Pierres-monument contre le Racisme sur la place du parlement de Sarrebruck en 1993, le Monument aux vivants de Biron. Après 42 ans passés en France, Jochen Gerz vit actuellement en Irlande.
Gerz ne se préoccupe, dans ses combinaisons textes/photographies, d’aucune question esthétique. La disposition des photos et du texte, qui ne semble avoir aucun lien avec les images, permet au spectateur de déterminer lui-même une esthétique du témoignage.
Une œuvre importante et provoquant moult contestations fut EXIT Materialien zum Dachau-Projekt de 1972/74. Jochen Gerz a recensé dans le musée commémoratif aux victimes du camp de concentration de Dachau toutes les indications de la muséographie, renvoyant à des interdits et autres recommandations de comportement vis-à-vis du public. L’aspect répressif du parcours des visites devenait évident. Pour LA REVANCHE DE L’ARCHIVE PHOTOGRAPHIQUE, l’artiste propose 12 fois La Santé de 1971. Le jeune artiste avait pris la décision de photographier chaque mois la prison parisienne de La Santé. À sa troisième prise, il fut arrêté par la police et sa pellicule fut vérifiée et donc exposée à la lumière. Les quatre tirages n/b sur papier baryte de format moyen en témoignent.