Meir WIGODER
Né en 1954. Vit et travaille à Tel Aviv.
Tout d’abord, Meir Wigoder se considère comme un activiste politique. Pendant plusieurs années, il a documenté la construction du mur séparant Israël de la Palestine, qui avait été débuté en 2002, tandis que le gouvernement israélien envisageait déjà la construction d’un deuxième mur sur la frontière avec l’Egypte. L’acte de vigilance, dans cette pratique photographique de témoignage, peut être interprété comme une attitude morale envers un acte qui prive les populations de leur liberté de mouvement et de leurs droits civiques de base. Meir Wigoder a théorisé sa pratique. Il écrit : “L’acte traditional du témoinage photographiqe envoie un message subliminal”. Il semble dire : “Le privilège que vous avez de voir cet événement est basé sur la présence de quelqu’un sur le lieu”, tandis que le message émanant de “l’enregistreur vigilant” souligne la responsabilité morale du regardeur. Il aimerait dire : “Regarde ce qui est en train de se faire parce que tu n’es pas présent sur le lieu”. Dans la version première, le regardeur s’identifie émotionellement avec l’événement à travers l’empathie, tandis que la deuxième version, l’approche vigilante, transforme le spectateur en un spectateur engagé moralement. Entre deux : un hiatus est recommandé entre le moment de l’exposition de la pellicule à la lumière et le moment de son développement dans la chambre noire. Plus le film reste dans le noir, plus les aspects de l’inconscient optique de l’image sont présents, capable d’encourager la possibilité de relever des données cruciales dans le futur, qui n’aurait jamais pu être perçues par le ou la preneuse de l’image (la photographie digitale rend cette effet à peu près impossible à force de voir l’image sur l’écran situé à l’arrière de la caméra).