Ricardo RANGEL
Né en 1924, à Maputo, Mozambique. Décédé le 11 juin 2009 dans la même ville.
Ricardo Rangel utilise la photographie comme instrument de dénonciation de la colonisation dans les divers organes de presse auxquels il collabore, ce qui lui a valu, d’ailleurs, l’incarcération à plusieurs reprises. Ses photos racontent l’histoire du Mozambique à travers les gestes et les activités quotidiennes de ses habitants. Sa photographie documentaire, engagée et critique, se centre sur l’humain. C’est une école mozambicaine du “réel” qui s’est construite autour de Ricardo Rangel. Métis d’origine grecque, chinoise et africaine, Ricardo Rangel a été en 1952 le premier non-Blanc à travailler comme reporter-photographe dans le quotidien mozambicain “Noticias de Tarde”. Durant la guerre de libération, il a fait du photojournalisme un instrument de contestation politique. Nombre de ses images ont alors été interdites par la censure. En 1970, il a participé à la fondation de l’hebdomadaire Tempo, premier magazine en couleurs du Mozambique et journal d’opposition à la puissance coloniale portugaise.
Considéré comme l’un des pères de la photographie africaine, Ricardo Rangel participe aussi au développement, à la professionnalisation et à la promotion de cette dernière en créant, au début des années 1980, l’association mozambicaine des photographes, puis le Centre de documentation et de formation à la photographie.
Parmi ses célèbres séries, on trouve les horreurs de l’ère coloniale, de la guerre civile ou bien les prostituées de la Rua Araújo, dans le quartier portuaire de la capitale, où a été prise la photoraphie présentée dans l’exposition.